Une date historique pour le droit des femmes
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Le 4 mars 2024 2024 restera gravé comme une date historique pour la protection d’un droit fondamental : celui des femmes à disposer de leur corps. Mais le combat doit se poursuivre afin que les droits homme-femme soient une réalité.
Le Sénat a entériné l’inscription de l’Interruption Volontaire de Grossesse dans la Constitution, suivant ainsi la voie tracée par l’Assemblée nationale. Cette décision a conduit les parlementaires à se réunir en Congrès à Versailles le 4 mars dernier, faisant de la France le premier pays au monde à consacrer ce droit dans sa loi fondamentale.
Ce combat, mené de longue date par la gauche, qui dès le début a été un moteur dans la démarche de constitutionnalisation, est aujourd’hui partagé par plus de 80 % des Français, toutes convictions politiques et religieuses confondues.
« Quand on regarde les sondages, plus de 90% des Français et des Françaises sont attachés au droit à l’avortement, 86% souhaitent qu’il soit constitutionnalisé, donc c’est un énorme plébiscite pour le travail qui est en train d’être effectué en ce moment de constitutionnalisation » Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes
Une victoire historique
Le mercredi 28 février dernier, le Sénat a franchi une nouvelle étape en adoptant le projet de loi visant à inscrire l’IVG dans notre Constitution. Cette décision est le fruit de l’approbation de la plupart des parlementaires (excepté l’extrême droite) avec le texte voté par l’Assemblée nationale, ainsi que de l’engagement constant des militants et des citoyens engagés. Cette détermination et cette mobilisation conjointe ont joué un rôle crucial dans cette progression de la lutte pour les droits des femmes.
L’inscription de l’IVG dans la Constitution constitue une victoire essentielle pour les droits des femmes. Dans un contexte international tendu, où la menace des courants réactionnaires se diffuse, la France pays précurseur et phare des droits humains, envoie un message fort face au recul des droits des femmes dans de nombreux pays, y compris en Europe.
Ce chemin n’a pas été facile. Il a été jalonné d’obstacles et de débats passionnés. Cependant, nous pouvons aujourd’hui ressentir une fierté légitime devant cette avancée historique qui marquera à jamais notre société.
Dans la continuité de Simone Veil, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, et bien d’autres femmes, à la suite d’un rude et long combat, la France inscrit l’IVG dans la Constitution !
Combattre les inégalités et agir au niveau européen
Après l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans notre Constitution, nous devons étendre cette avancée au-delà des frontières nationales pour garantir le droit à l’IVG pour toutes les femmes en Europe. Ainsi, cette victoire ne marque pas la fin, mais le début d’une nouvelle étape. C’est un encouragement à poursuivre la lutte pour les femmes, pour qui l’accès à l’IVG, demeure une bataille.
En France, nous devons veiller à ce que cette liberté acquise s’accompagne, sur le terrain, des moyens nécessaires pour protéger et prendre en charge toutes les femmes. Cette question est d’ailleurs si cruciale qu’elle fait l’objet d’une mission d’information lancée par la commission des affaires sociales du Sénat.
L’amélioration des droits des femmes, leur participation à la vie politique et économique et l’égalité entre les sexes est un enjeu de société global qui nécessite la mobilisation et la contribution de toutes et tous. C’est pourquoi nous devons continuer à nous battre. Tant que les viols, les féminicides, le sexisme et les inégalités salariales* perdureront, nous poursuivrons avec mes collègues socialistes cette lutte essentielle.
Je continuerai à œuvrer pour un monde où chaque femme a le droit de décider de son propre corps, où l’égalité homme-femme est une réalité et où les droits des femmes sont respectés et protégés.
* En moyenne dans l’Hexagone, les femmes perçoivent 24,4 % de moins que leurs homologues masculins. Un problème qui s’explique par le temps de travail et les postes occupés, mais aussi par des discriminations. À temps de travail égal, l’écart est de 15% (17% en Occitanie). A temps de travail et métiers équivalents : les femmes touchent 4,3 % de moins.
Source : observatoire des inégalités au 4.03.2024