Maison de Santé en Arize-Lèze : une offre de soins de proximité et de qualité
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C’est un projet remarquable qui s’est concrétisé au Mas d’Azil. Après de longs mois d’efforts et d’attente la maison de santé pluriprofessionnelle a été inaugurée le 2 février.
La désertification médicale est un problème majeur. L’Ariège n’est pas épargnée. Je sais combien la mobilisation des élus du territoire est déterminante pour que de tels projets voient le jour et je tiens à les féliciter, tout comme à saluer l’engagement et le soutien financier de l’ARS, du Département, de la Région.
Depuis plusieurs années les difficultés d’accès à l’offre de soin ont fait l’objet d’une prise de conscience collective et les communes rurales plus que d’autres souffrent de ce constat. Confrontées au non-remplacement des médecins lorsqu’ils prennent leur retraite, les collectivités locales investissent fortement pour développer un maillage de Maison de Santé. De plus, l’âge moyen, élevé, des médecins généralistes va aggraver ce phénomène dans les années à venir accentuant le déséquilibre urbain / rural qui manque de surcroît de médecins spécialistes.
Pour un maillage territorial efficace
Or, le combat pour l’égalité devant la santé, pour l’accès aux soins, pour une médecine de proximité passe par l’égalité entre les territoires. Les élus l’ont bien compris et font de leur mieux, avec le Département et la Région pour pallier ce problème. Ainsi, le développement des maisons de santé représente une alternative pour de nombreux territoires et s’inscrit pleinement dans cette lutte. C’est tout le sens de la maison de santé pluriprofessionnelle du Mas d’Azil. Cette structure a vocation à lutter contre le désert médical en renforçant l’attractivité du bassin Arize-Lèze avec une offre de soins mieux structurée pour favoriser l’installation de nouveaux médecins.
Les inégalités devant la santé, mais aussi le vieillissement de la population, le poids grandissant des maladies chroniques, tout nous invite à repenser et faire progresser notre système de santé. Car l’important, est d’accompagner les patients, de favoriser la prévention, les dépistages. Les difficultés de mobilités rendent les populations plus fragiles. La distance devient parfois si excessive qu’elle entraîne un renoncement à des soins qui seraient pourtant nécessaires.
L’important donc, c’est d’être au plus près de la population, ce qui permet d’ailleurs d’éviter quand cela est possible le recours à l’hospitalisation mais aussi de soulager les urgences. Il y a donc tout intérêt à créer et maintenir un maillage territorial efficace.
Urgences saturées : les conséquences directes de la pénurie de médecins
En effet, à défaut de généraliste de proximité, de nombreux patients s’orientent vers les urgences augmentant ainsi le nombre de prises en charge alors que souvent leur état de santé ne relève pas de soins vitaux. Ainsi, les services doivent faire face à un surcroît d’activité sans voir, la plupart du temps, leurs moyens humains et financiers augmenter.
A cette situation est venue s’ajouter la crise sanitaire qui n’a fait que mettre davantage en lumière les carences déjà existantes dans nos hôpitaux : manque de personnels, manque d’équipements, épuisement des équipes.
De ce fait, de nombreux services des urgences ont dû fermer en France, que ce soit pour une nuit, plusieurs jours et parfois plusieurs mois.
L’Ariège n’échappe pas à cette réalité
Au mois de novembre dernier les équipes du Centre Hospitalier Ariège Couserans, exténuées par le rythme et les conditions de travail ont tiré la sonnette d’alarme. Au Centre Hospitalier du Pays d’Olmes, le service des urgences a dû fermer à plusieurs reprises et, l’est encore, afin que les personnels prêtent main forte à leurs homologues du Centre Hospitalier du Val d’Ariège en manque d’effectif.
Ces situations ne sont pas tolérables. Aussi je suis intervenu auprès du ministère pour défendre la situation au CHAC.
Pour le Pays d’Olmes et au-delà (je pense au Quérigut, au Pays de Sault, au Chalabrais), j’ai interpellé le ministre lors des questions orales au Sénat car cette fermeture des urgences sur le site de Lavelanet place les habitants concernés à plus d’une heure du service d’urgence du CHIVA, augmentant ainsi les risques de mortalité.
Force est de constater que l’état ne voit pas cette réalité et n’entend pas ces doléances pourtant légitimes. Le ministre s’est contenté de dresser un bilan des actions engagées jusqu’à présent et qui ne répondent pas efficacement au problème laissant ma question pleine et entière !
Alors que chacun devrait avoir accès aux services de santé dont il a besoin, au moment où il en a besoin et là où il en a besoin, l’État n’assume pas son devoir.
La problématique de la désertification médicale relève d’enjeux de formation, de conditions de travail et de valorisation des professionnels de santé, généralistes ou spécialistes.
Or, deux décrets concernant la formation et les nouvelles modalités d’agrément à la maîtrise de stage universitaire ont été publiés le 24 décembre dernier et font apparaître qu’il y aura dès le mois de mars 200 médecins agréés de moins pour encadrer les stages des internes. Si ces modalités ont vocation à mieux protéger les étudiants en médecine, les enseignants et syndicats déplorent le manque de moyens et la complexité des mesures mises en place par ce nouveau décret. Elles sont pénalisantes pour l’accès aux soins car elles empêchent, entre autre, l’accueil de jeunes internes dans les maisons de santé, et limitent donc la découverte des territoires ainsi que la pratique ambulatoire pour les futurs médecins.
Quel signal le ministère envoie avec ces nouvelles dispositions qui restreignent les possibilités d’accueil de futurs médecins dans nos territoires alors que les besoins sont criants ?
Pour ma part, je continuerai à m’investir, aux côtés des populations, des élus, des équipes soignantes pour trouver des solutions satisfaisantes qui répondent aux attentes légitimes de chacun.