Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) : une nouvelle crise pour les éleveurs ariégeois, déjà à bout de souffle

Alors que les éleveurs ariégeois peinent déjà à surmonter les défis imposés par la MHE (maladie hémorragique épizootique), une nouvelle crise vient s’abattre sur eux : la FCO. Cette épidémie, également appelée « maladie de la langue bleue », cause des ravages dans nos élevages, s’ajoutant aux difficultés économiques et climatiques déjà insurmontables que connaissent les exploitants agricoles de notre territoire. Profondément touché par leur situation, je suis intervenu cet été auprès du ministre de l’Agriculture et plus récemment auprès du 1er ministre pour les soutenir et trouver des solutions concrètes à leurs problèmes.

Les éleveurs à bout de souffle

Plus que jamais, force est de constater que les éleveurs ariégeois sont à bout de souffle. Après des mois d’incertitude liés à la MHE, voici que la FCO s’invite dans les exploitations, exacerbant une situation déjà critique. Le bilan est alarmant : à la date du  20 septembre 2024, 489 foyers de ruminants sont touchés par le variant 8 de la FCO dont 368 élevages ovins ( soit 1/3 du cheptel).

Depuis juin, la surmortalité des troupeaux atteint 3 650 ovins, avec des pertes variant de 15 à 60 % selon les élevages, une situation qui reflète le lourd tribut payé par nos éleveurs.

Les chiffres sont sans appel : en seulement trois semaines, le nombre d’ovins morts collectés par les services d’équarrissage a explosé, passant de 384 en août 2023 à 2 505 en août 2024. Les coûts de soins vétérinaires explosent, et les pertes économiques deviennent insoutenables.

Dans ce contexte, le moral des éleveurs est au plus bas, certains d’entre eux envisagent de cesser leur activité, d’autres continuent de se battre pour préserver leur activité, indispensable à la vie de notre territoire rural.

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Mon soutien indéfectible aux éleveurs

Face à cette situation alarmante, je veux réaffirmer ma solidarité totale avec les éleveurs ariégeois. Leur engagement pour faire vivre nos montagnes, préserver un savoir-faire ancestral et nourrir notre population est admirable. Je mesure pleinement l’ampleur de leur désarroi et de leur épuisement. À la lumière de ces nouvelles difficultés, il est de mon devoir de me tenir à leurs côtés et de porter leur voix.

Nous ne pouvons ignorer le sort de ces hommes et femmes pour qui la qualité et la bientraitance animale sont des priorités quotidiennes. Ils se retrouvent aujourd’hui désemparés face à un nouveau fléau et il est impératif que l’État agisse avec force et détermination pour les soutenir.

FCO-8 : un mépris de l'État insoutenable

Alors que le gouvernement a pris des mesures face à la FCO-3, qui touche le nord de la France, il est regrettable que la FCO-8, traversant les Pyrénées avec des taux de mortalité élevés, soit ignorée. À ce jour, aucun bilan chiffré n’a été communiqué par le ministère sur la FCO-8, ce qui aggrave encore le sentiment d’abandon ressenti par les éleveurs.

Cette inégalité de traitement entre les territoires est inacceptable. Les éleveurs ariégeois, dont les troupeaux sont décimés, demandent à être entendus et soutenus de manière égale, quel que soit le sérotype de la FCO.

Mon intervention auprès du ministre de l'Agriculture et du Premier ministre

Conscient de l’urgence de la situation, je suis intervenu sans délai auprès du ministre de l’Agriculture. J’ai demandé la mise en place de mesures d’aide spécifiques pour soutenir les éleveurs touchés par la FCO, mais aussi pour anticiper et prévenir les prochaines crises sanitaires qui menacent nos élevages.

Avec Martine FROGER et Laurent PANIFOUS députés, , aux côtés de la Présidente du Conseil départemental et de Président de la Chambre de l’Agriculture, nous avons co-signé un courrier adressé au Premier ministre, pour sensibiliser le gouvernement à la gravité de la situation.

Nous demandons :

  • la gratuité des vaccins pour les éleveurs, couvrant non seulement le variant FCO-8, mais aussi le sérotype 3, qui menace d’arriver.
  • Nous réclamons également un système d’indemnisation pour compenser les pertes directes et indirectes, ainsi que la prise en charge des conséquences à long terme, comme les problèmes de stérilité dans les élevages.
  • Nous insistons également sur l’importance de revoir les règles des aides européennes dans ce contexte exceptionnel, notamment en garantissant la sécurisation des aides de la PAC. Par exemple, les effectifs en estive, qui sont souvent décimés à cause de la FCO, doivent être pris en compte dans le calcul des aides, pour éviter que les éleveurs ne soient pénalisés.

Alors que nos éleveurs traversent une période d’extrême difficulté, il est impératif que l’État prenne ses responsabilités et agisse en conséquence.

Je continuerai de défendre avec force les intérêts des éleveurs ariégeois, afin qu’ils puissent traverser cette épreuve et poursuivre leur activité, essentielle à la vie de notre département.

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