Économie Sociale et Solidaire : un pilier pour nos territoires et l’avenir de notre société

Alors que l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) représente un pilier essentiel pour le développement et la cohésion de nos territoires, notamment en Ariège, elle se retrouve aujourd’hui menacée par une baisse drastique de ses financements publics. Comment préserver ce secteur vital face à un désengagement budgétaire préoccupant ?

Le 26 septembre dernier, en tant que président du groupe ESS au Sénat, j’ai participé à une rencontre essentielle organisée par Benoît Hamon, président d’ESS France. Cet échange avec des parlementaires de diverses sensibilités a permis d’aborder les défis de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) dans le cadre des discussions à venir sur le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025.

L'ESS, un acteur clé pour nos territoires

L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) offre des solutions locales aux défis sociaux et économiques, elle aide à réduire les dépenses publiques tout en préservant la cohésion sociale et la dignité des individus. Elle renforce également le tissu social en soutenant des emplois menacés, notamment dans l’industrie et contribue ainsi à maintenir des activités économiques dans les territoires, limitant les licenciements et les délocalisations.

En Ariège, l’ESS représente environ 12 % des emplois salariés, soit 4 200 emplois. Ces structures, qu’il s’agisse d’associations, de coopératives ou de mutuelles, répondent aux besoins sociaux et environnementaux locaux dans des domaines essentiels comme l’insertion ou la santé. Dans les zones rurales, où le retrait des services publics et la désertification fragilisent l’économie locale, l’ESS assure la protection des plus vulnérables et favorise l’innovation sociale et environnementale. Elle est au cœur du quotidien de millions de citoyens.

Pourtant, force est de constater que le gouvernement met aujourd’hui l’ESS en péril avec des baisses drastiques de financements. Le budget 2025 prévoit une réduction de 25 % des crédits budgétaires alloués à ce secteur, provoquant une vive inquiétude des acteurs. En sacrifiant ces ressources, le gouvernement menace des milliers de structures engagées pour le bien commun, et risque de compromettre des initiatives locales essentielles, notamment dans des territoires ruraux fragiles comme l’Ariège. Une telle décision pourrait aggraver la désertification et accentuer les inégalités sociales déjà profondes.

Il ne s’agit pas seulement de chiffres, mais de vies humaines. La perte de ces emplois serait un désastre pour nos territoires. C’est comme si des villes entières, comme Toulon ou Saint-Etienne, disparaissaient.

Comme le souligne le président de l’Udes, Hugues Vidor,

 « il ne s’agit pas seulement de chiffres, mais de vies humaines. La perte de ces emplois serait un désastre pour nos territoires. C’est comme si des villes entières, comme Toulon ou Saint-Etienne, disparaissaient. »

Un soutien en déclin, des financements insuffisants

Au niveau national, l’ESS bénéficie de financements publics encore trop faibles par rapport à ses besoins. Par exemple, seuls 19,2 millions d’euros ont été alloués au développement de l’ESS dans le budget 2024, un montant largement insuffisant pour soutenir ses multiples missions. Dans des territoires comme l’Ariège, où l’ESS permet de maintenir les services de proximité, les structures locales peinent à trouver les moyens nécessaires pour assurer leur pérennité.

Cette situation n’est pas soutenable. Les entreprises de l’insertion par l’activité économique (IAE), qui permettent à des centaines d’Ariégeois de retrouver un emploi chaque année, sont un exemple flagrant de ce sous-financement. Malgré leur impact positif, elles peinent à boucler leurs budgets faute de soutien public adéquat.

Un colloque pour renforcer l'ESS

Conscient de ces enjeux, j’ai décidé de coorganiser avec mes collègues Antoinette Guhl, Sénatrice de Paris, Hervé Gillé, Sénateur de la Gironde et le Réseau des Collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire (RTES), un colloque sur l’ESS le 14 novembre prochain au Sénat. Cet événement marquera les 10 ans de la loi ESS, initiée par Benoît Hamon, qui sera également présent. Ce sera l’occasion d’échanger avec divers acteurs de l’ESS, des chercheurs, des élus et des parlementaires pour dresser un état des lieux du secteur et envisager des solutions durables.

Nous aurons aussi l’honneur de recevoir la nouvelle ministre de l’ESS, Marie-Agnès Poussier-Winsback, qui pourra entendre les inquiétudes des acteurs face à la baisse des financements. Ce sera une occasion privilégiée de lui présenter des propositions concrètes pour inverser cette tendance et garantir un soutien à la hauteur des besoins.

Propositions pour l'avenir de l'ESS

L’un des objectifs majeurs de ce colloque sera de formuler des propositions fortes à intégrer dans les débats budgétaires à venir. Le rôle des collectivités territoriales dans le soutien à l’ESS sera central dans nos discussions, car elles sont en première ligne pour accompagner ce secteur dans nos territoires. Parmi les pistes envisagées, nous devons réfléchir à des mécanismes de financement plus adaptés et à des solutions pour renforcer la place de l’innovation sociale dans nos politiques publiques.

Avec plus de 200 000 entreprises et organisations et 2,5 millions de salariés, l’ESS est une force vive de notre économie. Elle incarne un modèle d’inclusion et de solidarité indispensable pour un développement territorial durable.

Je tiens à réaffirmer mon soutien indéfectible à l’ESS, qui joue un rôle crucial dans la préservation du lien social et la vitalité de nos territoires, notamment en Ariège. Je serai particulièrement vigilant lors des discussions à venir sur le PLF pour que les financements alloués à ce secteur soient à la hauteur de ses enjeux.

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