Thermalisme : une médecine de prévention à défendre
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Alors que le Gouvernement envisage de réduire le remboursement des cures thermales pour les patients atteints d’affections de longue durée (ALD), j’ai cosigné un courrier adressé au Premier ministre pour demander l’abandon de cette mesure injuste. Derrière ce projet budgétaire se joue l’accès aux soins, la prévention et l’équilibre de nos territoires ruraux.
Un dispositif médical utile, reconnu, mais aujourd’hui menacé
Force est de constater que le thermalisme reste trop souvent perçu comme une médecine de confort. C’est pourtant une médecine prescrite, encadrée et scientifiquement évaluée. Chaque année, près de 500 000 patients – en grande majorité des retraités modestes – bénéficient d’une cure thermale, souvent pour soulager des pathologies chroniques invalidantes.
Les études menées par l’Association Française pour la Recherche Thermale (AFRETh) sont sans équivoque : plus de 60 études cliniques démontrent les bénéfices thérapeutiques des cures dans la gestion de nombreuses maladies chroniques.
Et pourtant, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) propose aujourd’hui de réduire la prise en charge des soins au motif d’un coût budgétaire estimé à 250 millions d’euros par an, soit 0,1 % du budget de la santé. Autrement dit, 1,40 € pour 1 000 € de dépenses de santé ! Un coût dérisoire au regard de l’utilité médicale et sociale du thermalisme.
Un maillon important de l’offre de santé rurale
En Ariège, le thermalisme occupe une place importante. Nos trois stations – Ax-les-Thermes, Ussat-les-Bains et Aulus-les-Bains – accueillent chaque année plusieurs milliers de curistes. Ces établissements contribuent à maintenir une offre médicale de proximité et génèrent d’importantes retombées économiques locales.
Chiffres clés du thermalisme en Ariège
💧 3 stations agréées :
Ax-les-Thermes – Ussat-les-Bains – Aulus-les-Bains
👩⚕️+ 5 000 curistes accueillis chaque année (près de 6 000 en 2023)
À Ax-les-Thermes, par exemple, le thermalisme représente plus de 200 emplois directs et indirects et un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros, sans compter l’activité induite pour l’hôtellerie, la restauration et le commerce local.
À la lumière des dernières années, il faut aussi rappeler que les stations ont consenti des investissements considérables pour moderniser leurs équipements, diversifier leurs soins et développer de nouvelles spécialités médicales.
Cet effort constant vise à améliorer l’accueil des curistes et à renforcer la qualité des prises en charge.
Dans ce contexte, l’annonce d’un déremboursement partiel serait particulièrement préjudiciable : il risquerait d’entraîner une baisse de fréquentation, compromettant l’équilibre économique d’établissements déjà fragiles.
Une réforme contraire à la prévention et à la cohésion territoriale
Réduire le remboursement des cures thermales reviendrait à pénaliser les plus fragiles, ceux pour qui ces soins représentent souvent une dernière alternative à la douleur ou à la perte d’autonomie.
Ce serait aussi contredire la politique d’accès aux soins, en accentuant le renoncement médical et en affaiblissant des territoires où 70 % des stations thermales se situent dans des communes de moins de 5 000 habitants.
Le thermalisme doit être reconnu pour ce qu’il est : une médecine préventive, humaine et efficace, au service de la santé publique et de la vitalité de nos territoires.
C’est le sens de mon engagement auprès du Premier ministre : défendre le maintien du remboursement intégral des cures thermales pour les patients en affection longue durée et conforter la place du thermalisme médical dans notre système de santé.
Dans le prolongement de cette action, j’ai également déposé une question écrite au Gouvernement afin d’obtenir des garanties claires sur la pérennité du remboursement des cures thermales et sur le soutien à cette filière médicale essentielle à la santé rurale.