L'intelligence artificielle au service du secteur public : enjeux, perspectives et défis

Nommé rapporteur sur l’impact de l’IA dans les services publics, je vais explorer, avec mes collègues, les opportunités et défis que cette technologie révolutionnaire apporte. Entre fascination et questionnements sociétaux, nous devons façonner un avenir numérique éthique et responsable.

Au Sénat, en plus du travail en commission (pour moi celle des affaires économiques,) il existe des groupes de travail appelés délégations. Celle à la prospective dans laquelle je siège, a décidé d’établir désormais chaque année un programme de travail qui s’articulera autour d’un grand thème. En 2024, le sujet retenu porte sur l’intelligence artificielle (IA) avec un focus sur son impact sur le service public.

Applications sectorielles de l'IA

L’IA est un sujet extrêmement vaste, aussi avons-nous fait le choix d’une approche sectorielle. Celle-ci nous permettra d’explorer les opportunités et challenges des applications de l’IA dans cinq domaines qui feront l’objet d’une série de mini-rapports : les impôts et prestations sociales, le système de santé, l’éducation, l’environnement et enfin territoires et proximité. C’est sur cette dernière thématique liée aux services publics que j’ai été nommé rapporteur avec mon collègue Amel Gacquerre, Sénateur du Pas de Calais.

Un sujet d’actualité : enjeux et débats sociétaux

L’intelligence artificielle (IA) se développe rapidement et fait de plus en plus partie aujourd’hui de notre vie quotidienne. On la retrouve dans tous les domaines du monde actuel et elle suscite un intérêt généralisé au sein de la société. En effet, les IA savent désormais écrire, parler, raisonner comme des humains, mais aussi proposer des idées, inventer des histoires et créer des œuvres d’art.

Faut-il y voir une menace pour l’humanité, en particulier pour ceux qui exercent des professions intellectuelles ?

Ou au contraire un formidable outil ouvrant des perspectives quasi-infinies ? Entre fascination et crainte, espoir et fantasme, l’IA suscite maintes réactions quant à son exploitation.

L'IA dans le secteur public : un impératif de confiance

Cette révolution pourrait profondément changer la façon dont nous vivons et travaillons, et ceci dans tous les domaines. Même si le secteur public n’y fait pas exception, les expérimentations restent à ce jour limitées.

Pour l’État, les collectivités territoriales et les autres acteurs publics, le potentiel de l’IA est immense. Bien utilisée, elle pourrait devenir un formidable outil de transformation de l’action publique, rendant celle-ci non seulement plus efficace – qu’il s’agisse de contrôle fiscal ou de diagnostic médical – mais aussi plus proche des citoyens, plus accessible, plus équitable, plus individualisée et finalement plus humaine – avec une capacité inédite à s’adapter aux spécificités de chaque élève, de chaque demandeur d’emploi, de chaque patient ou de chaque justiciable.

Pour autant, le secteur public n’est pas un secteur comme les autres. Pour que l’IA dans le secteur public soit un véritable atout au service de l’intérêt général, il est crucial d’établir et de maintenir la confiance des agents, des usagers et des citoyens. En effet, du fait de sa spécificité, le secteur public requiert une approche réfléchie et une régulation rigoureuse pour s’assurer que le déploiement de l’IA respecte les valeurs fondamentales de notre démocratie, protège les droits et libertés individuels, tout en préservant la souveraineté nationale. Cela repose sur une responsabilité et une transparence accrues dans le développement et l’utilisation de l’IA.

Nos travaux ont été lancés à l’occasion de l’audition publique de Gilles Babinet en décembre dernier, co-président du Conseil national du numérique et membre du Comité de l’intelligence artificielle générative installé par la Première ministre en septembre 2023. La vidéo de l’audition est disponible ici.

Je ne manquerai pas de partager avec vous le rapport et les conclusions que nous rédigerons au terme des auditions programmées.

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