Accord UE-Mercosur une menace pour l’agriculture éthique et durable
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L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) soulève de vives inquiétudes parmi les agriculteurs européens, notamment en France. Si cet accord vise à dynamiser les échanges commerciaux, ses conséquences économiques, sociales et environnementales risquent de fragiliser profondément l’agriculture européenne, en particulier les petites exploitations familiales.
Une concurrence déloyale pour nos agriculteurs
Les produits agricoles importés du Mercosur, tels que le bœuf, la volaille et le soja, sont souvent produits à moindre coût grâce à des normes environnementales, sanitaires et sociales beaucoup moins strictes qu’en Europe. Ces produits à bas prix – mais de qualité inférieure – créent une distorsion de concurrence insoutenable pour les agriculteurs européens, qui doivent respecter des normes beaucoup plus strictes.
Par exemple, l’accord autoriserait chaque année l’importation de 99 000 tonnes de viande bovine et de 180 000 tonnes de volaille sans droits de douane. Ces produits sont souvent issus d’élevages industriels utilisant des pratiques interdites en Europe, comme les antibiotiques activateurs de croissance ou des pesticides dangereux, exposant nos agriculteurs à une pression économique accrue.
Menace sur la souveraineté et la qualité alimentaire
La France s’efforce de promouvoir une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Pourtant, les produits importés du Mercosur contiennent fréquemment des résidus de pesticides interdits en Europe, posant des risques sanitaires pour les consommateurs. De plus, l’arrivée massive de ces produits menace la souveraineté alimentaire européenne, en rendant les agriculteurs locaux moins compétitifs et dépendants des importations.
Conséquences environnementales catastrophiques
Depuis le début des négociations en 1999, la forêt d’Amazonie a perdu une surface équivalente à celle de la Péninsule ibérique. Cette déforestation, liée à la production de soja et à l’élevage intensif, contribue à l’effondrement de la biodiversité et à l’aggravation des émissions de gaz à effet de serre.
En soutenant des pratiques agricoles intensives et non réglementées, l’accord est en contradiction flagrante avec les engagements climatiques de l’Union européenne.
Effets sociaux et économiques dans les zones rurales
Les agriculteurs français, notamment dans les départements ruraux comme l’Ariège, sont confrontés à de nombreux défis. Les petites exploitations familiales, fragilisées par des marges réduites, peinent à faire face à une concurrence accrue, menaçant leur survie. Cette adoption entraînera la fermeture de nombreuses fermes, la montée du chômage et, finalement, l’accélération de la désertification des zones rurales. Le tissu social, fondé sur une agriculture locale vivante, se verrait ainsi profondément ébranlé.
Dire NON à l’accord Mercosur
Face à ces enjeux, il est crucial de rejeter cet accord dans sa forme actuelle. Il s’agit avant tout de protéger :
- Nos agriculteurs : garantir un modèle agricole basé sur la qualité et la durabilité.
- Notre souveraineté alimentaire : préserver une production locale adaptée aux besoins européens.
- Notre environnement : rester fidèle aux ambitions de l’Accord de Paris et à nos politiques climatiques.
Un appel à l’action auprès de la Commission européenne
J’ai cosigné, aux côtés d’autres parlementaires, une tribune pour exprimer notre ferme opposition à l’accord UE-Mercosur.
Nous avons souligné que cet accord représente une grave menace pour l’agriculture éthique et durable que nous défendons. La France a fixé des conditions claires à toute conclusion d’accord : respect de l’Accord de Paris, limitation de la déforestation importée et équité sanitaire et environnementale. Malheureusement, ces exigences ne sont pas respectées.
Nous avons alerté sur les risques considérables de cet accord pour nos agriculteurs, notre souveraineté alimentaire et notre environnement, et réaffirmé que de simples compensations financières ne sauraient compenser les dégâts infligés à notre agriculture et à nos valeurs.
Je tiens à exprimer ma solidarité totale avec les agriculteurs, en particulier ceux de l’Ariège, qui luttent pour préserver une agriculture de qualité, respectueuse de l’environnement et de notre souveraineté alimentaire. Il est de notre devoir de défendre ce modèle face à des accords qui menacent l’avenir de nos territoires et de cette honorable profession.
Le MERCOSUR (Marché commun du Sud) est une organisation économique et politique regroupant plusieurs pays d’Amérique du Sud, notamment l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela (actuellement suspendu). Créé en 1991 son objectif principal est de promouvoir l’intégration régionale par le libre-échange et l’harmonisation des politiques économiques.
Le MERCOSUR concerne divers secteurs économiques clés, notamment :
Agriculture et agro-industrie : échanges massifs de produits agricoles tels que le soja, la viande, le sucre ou encore les céréales.
Industrie : collaboration et commerce dans les domaines de l’automobile, des biens manufacturés et de la chimie.
Énergie : exploitation et commerce des ressources comme le pétrole, le gaz naturel et l’électricité.
Services : coopération croissante dans le secteur des services, notamment financiers et technologiques. Grâce à ses accords, le MERCOSUR représente un espace économique majeur favorisant la circulation des biens, des services et des investissements entre ses membres.