Souveraineté industrielle
en France
il est temps de défendre nos intérêts stratégiques !

A l’exemple de l’entreprise Aluminium Sabart située à Tarascon ou de Gardner à Bélesta, de nombreux fleurons de l’industrie française sont aujourd’hui en grande difficulté. Arrêt de la commande publique, difficultés accrues à l’export et diminution de la production compte tenu de la pandémie, nos entreprises se trouvent de plus en plus confrontées à des cessions d’activités à des groupes étrangers qui débouchent, au bout de quelques années, sur la fermeture de sites.

Le 15 février dernier à l’occasion d’une rencontre avec Thierry Breton, Commissaire européen chargé du Marché Intérieur, qui portait sur le renforcement de la politique industrielle européenne, Bruno Lemaire, alertait sur la menace que fait peser les projets de rachats d’entreprises françaises et européennes par des groupes étrangers.

Nous ne pouvons que souscrire à cette volonté. Car il nous faut réagir et vite. Il est grand temps que l’État français se dote d’outils d’anticipation et de contrôle dans le but de protéger l’emploi et les actifs stratégiques nationaux.

Car le comportement industriel sur notre territoire de compagnies étrangères ne cesse de nous inquiéter.

Aluminium Sabart : quelle réalité derrière les belles promesses ?

L’exemple de l’entreprise Aluminium Sabart illustre malheureusement parfaitement cette inquiétude.

L’entreprise Ariégeoise Aluminium Sabart, fleuron de l’industrie française concernant la production d’aluminium de haute qualité, placée en liquidation judiciaire en 2016 a été en dernière limite, rachetée par le groupe chinois Jinjiang Industrie Europe (JIE).

A la suite, le groupe chinois reprendra aussi les fonderies de pièces automobiles du groupe ARCHE à la barre du tribunal de commerce de Paris. L’usine de la SAM, installée à Viviez (Aveyron), et les autres unités du groupe, FVM en Meurthe-et-Moselle et Alfisa en Espagne rejoignent également Jinjiang à cette occasion. En 2019, c’est l’usine Gardner à Bélesta qui clôt la série de rachat.

Cette dynamique de rachat, correspondait selon le groupe Jinjiang à la réalisation d’une « intégration verticale en faisant l’extraction, la production d’aluminium pur, l’alliage à Sabart, le forgeage et le matriçage ». Soulagement et confiance retrouvée étaient alors de mise, tant les investissements promis par les repreneurs semblaient aller dans le bon sens.

Pourtant, très rapidement, les mauvaises nouvelles et les inquiétudes resurgissent. Le groupe chinois semble faire table rase de ses belles promesses et de ses ambitions. 

En effet, après la fermeture du site d’ALFISA en Espagne, le placement en redressement judiciaire de la SAM à Viviez dans l’Aveyron et de la FVM en Meurthe-et-Moselle, nous apprenions récemment la suppression de 9 emplois au sein de Sabart Aluminium.

Le constat est donc sans appel : toutes les possessions du groupe Jinjiang sont en redressement judiciaire ou connaissent des licenciements économiques qui mettent à mal leur capacité de production.

« Le gouvernement français n’est pas naïf ! » Agnès Pannier-Runacher, Ministre chargée de l’industrie

C’est pourquoi j’ai souhaité interpeller la Ministre chargée de l’Industrie, Mme Agnès Pannier-Runacher, lors d’un débat au Sénat sur la souveraineté industrielle de la France qui s’est tenu le 4 mai dernier.

Mes interrogations étaient nombreuses : comment expliquer ce désastre industriel dans le sillage de cette compagnie étrangère qui jouit d’une puissance économique qui n’est pourtant plus à démontrer ? Comment expliquer l’attitude de ces dirigeants qui n’ont jamais cherché à conduire un vrai plan d’investissement ambitieux dans le cadre de leur rachat de ces multiples entreprises sur notre territoire

Enfin, et c’est là tout l’intérêt du débat. Que pouvons-nous faire pour éviter que ces comportements perdurent et viennent fragiliser des territoires qui voient leurs emplois disparaître progressivement ?

A ces questions, la Ministre a bien voulu répondre en rappelant que des dispositifs introduits par la loi sur l’état d’urgence sanitaire ont d’ores et déjà renforcé le contrôle des investissements étrangers pour empêcher des prédations de TPE ( Très Petites Entreprises) et d’ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) possédant des technologies uniques.

« Le gouvernement n’est pas naïf » a-t-elle expliqué en détaillant le dispositif de filtrage des investissements étrangers qui doit permettre à la fois de poser des conditions et des interdictions, mais aussi d’échanger en amont avec les potentiels repreneurs.

Enfin, alertée par nos soins sur la question spécifique d’Aluminium Sabart, elle nous a confirmé que son cabinet est entré en contact avec les dirigeants de l’entreprise ariégeoise afin d’étudier toutes les possibilités de préservation de ce savoir-faire et des emplois menacés.

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