Quel avenir pour les services publics de La Poste ?
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La Poste doit rester un service public de proximité
Le facteur doit continuer à distribuer le courrier, colis et journaux 6 jours sur 7 ; Telle est la mission de service public confiée à La Poste. Or si jusqu’à peu le timbre que nous collions sur les enveloppes payait le service, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En effet nos habitudes de vie ont changé, les mails et autres moyens de communication ont bien souvent remplacé la bonne vieille lettre. Savez-vous qu’en 2008, 19 milliards de lettres étaient distribuées. Ce nombre est tombé à 9 milliards en 2019 et 7 milliards en 2020.
Le PDG de La Poste annonçait un déficit du service postal estimé à 1,3 milliard d’euros pour l’année 2020, entrainant des transformations et réorganisations qui inquiètent les postiers et plus largement la population (transformation de bureau de poste, facteur-guichetier, …).
Qui n’a pas noté l’allongement de la durée de réception des courriers, la réduction des temps d’ouverture des bureaux de Poste, la distribution tardive de la presse ? Alors que la diminution du courrier postal est d’ampleur et impacte fortement l’organisation du service ; Philippe Wahl, PDG de La Poste, a conscience des dysfonctionnements du service au public. Avec des tournées toujours allongées, des effectifs et temps de travail réduits, une exigence de polyvalence accrue… les personnels même en faisant leur maximum n’arrivent plus à assurer la qualité attendue.
Dans ce contexte, en janvier 2021, la commission des affaires économiques du Sénat, dans laquelle je siège, a constitué un groupe de travail sur l’avenir des services publics de La Poste afin d’évaluer la pérennité du financement des quatre missions de service public confiées au groupe La Poste : service universel postal, contribution à l’aménagement du territoire, distribution de la presse et accessibilité bancaire.
Au terme d’une cinquantaine d’auditions, la commission sénatoriale a remis, le 31 mars dernier, un rapport formulant 28 propositions construites dans une démarche transpartisane, collaborative, prospective et opérationnelle.
La première série de recommandations vise à compenser La Poste par le budget de l’Etat au titre du service universel postal, c’est-à-dire l’obligation de distribuer le courrier et les colis six jours sur sept sur l’ensemble du territoire à des tarifs préférentiels. En effet, une réduction du service public est inenvisageable et nous souhaitons maintenir un modèle français exigeant de service public.
Une deuxième série de recommandations, vise en contrepartie, à un meilleur contrôle de la qualité des services rendus.
Enfin, les dernières recommandations, envisagent de nouvelles perspectives pour La Poste. Intermédiaire de confiance, le facteur demeure aujourd’hui une oreille attentive auprès de laquelle il est possible de se confier et de faire part des difficultés éprouvées.
Pour mon collègue socialiste, Rémi Cardon, rapporteur, « la capacité de déploiement de La Poste sur l’ensemble du territoire demeure un levier d’action permettant à l’État d’accélérer la mise en œuvre des politiques publiques. Dans cette perspective, nous proposons la création d’une cinquième mission de service public visant à faire des facteurs les détecteurs de la précarité numérique à domicile ».
Je continuerai, comme je l’ai fait localement, notamment récemment auprès des agents postaux du Pays d’Olmes et nationalement au Sénat, à m’engager pour qu’une organisation respectueuse des salariés et garante de la qualité attendue par les usagers soit mise en place.
Je serai maintenant attentif aux suites qui seront réservées à ces recommandations, et il n’est pas exclu qu’une proposition de loi soit déposée prochainement. Si nos services de proximité doivent être réformés, je veillerai à ce que cela se fasse avec le seul critère de l’intérêt général.