Photovoltaïque : alerte sur une filière en danger !
Accueil » Photovoltaïque : alerte sur une filière en danger !
- Publié le
Le 12 mars dernier, au Sénat, j’ai interpellé le gouvernement sur la baisse brutale et rétroactive des soutiens aux installations photovoltaïques de petite et moyenne taille. Cette décision, présentée dans un projet d’arrêté du Ministère de l’Industrie et de l’Energie, est non seulement injuste, mais aussi totalement incohérente avec les objectifs de transition énergétique et de souveraineté énergétique que la France s’est fixée.
Une décision qui menace notre transition énergétique
En réduisant les aides et en baissant le tarif d’achat de l’électricité solaire, le Gouvernement met en danger une filière essentielle, qui représente aujourd’hui des milliers d’emplois et permet à nos territoires de développer une énergie propre et locale. Ces mesures risquent de décourager l’investissement, de fragiliser les PME spécialisées et d’entraver l’essor de l’autoconsommation, alors même que nous devons accélérer notre transition énergétique.
Je dénonce la politique de stop and go de l’État qui pénalise les entreprises et les citoyens engagés dans le solaire. Nous avons besoin de stabilité et de visibilité, pas d’un coup de frein brutal qui remet tout en question.
Un secteur en péril, des emplois menacés
Le photovoltaïque n’est pas un secteur anecdotique : il représente aujourd’hui près de 60 000 emplois en France, dont 80 % concernent des PME locales. Ce sont des artisans, des agriculteurs et des entreprises spécialisées qui, grâce à ces installations, participent à la transition énergétique et au dynamisme économique de nos territoires.
Or, avec la réduction des aides et la baisse du tarif d’achat de l’électricité solaire, ces acteurs risquent de voir leur activité s’effondrer. Le tarif de rachat chute de 0,13 €/kWh à 0,04 €/kWh pour les plus petites installations, les primes à l’autoconsommation sont réduites de moitié, et pour couronner le tout, la baisse de la TVA à 5,5 %, qui pourrait donner un second souffle au secteur, n’entrera en vigueur qu’en octobre, alors que les aides ont disparu dès février.
Résultat : des investissements gelés, des projets abandonnés et une filière en plein essor brutalement stoppée. Cette politique est une aberration. Elle met en péril notre souveraineté énergétique, alors même que nous devons tout faire pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles et importées.
Un coup d’arrêt pour la transition énergétique
Avec cette politique, nous envoyons un signal désastreux à tous ceux qui s’engagent dans la transition énergétique. Nous avions un cap clair : atteindre 35 à 44 GW de photovoltaïque d’ici 2028. Mais en fragilisant le secteur, nous risquons au contraire une chute de 15 à 25 % de la croissance annuelle de cette énergie, ce qui nous éloignerait encore de nos engagements climatiques.
Le photovoltaïque est une énergie d’avenir. Il permet de produire une électricité propre, locale et compétitive. Il offre aux particuliers une autoconsommation limitant leur facture énergétique, aux agriculteurs une source de revenus complémentaires stable, et il dynamise l’économie locale. Pourquoi alors affaiblir un secteur aussi stratégique ?
Cette décision touche aussi des filières associées comme le bâtiment et l’agriculture. Les artisans spécialisés anticipent une baisse des installations solaires sur toitures pouvant aller jusqu’à 30 %, malgré les obligations légales. L’agrivoltaïsme, qui permet aux agriculteurs de mieux faire face aux aléas climatiques tout en diversifiant leurs revenus, est lui aussi fragilisé par ces choix politiques.
Je demande des mesures immédiates pour sauver la filière !
Face à cette menace, je demande au gouvernement de revoir sa copie et d’adopter deux mesures urgentes pour éviter l’effondrement du photovoltaïque en France :
- Aligner la baisse de la TVA avec l’évolution des tarifs de rachat. Actuellement, la suppression des aides en février et la réduction de la TVA en octobre créent un vide qui paralyse les investissements. Il faut coordonner ces mesures pour éviter un blocage total du secteur.
- Maintenir un cadre tarifaire stable et prévisible. Aujourd’hui, les professionnels ne savent plus sur quel pied danser. Un maintien temporaire des tarifs actuels jusqu’à la mise en place d’un mécanisme clair et progressif permettrait d’éviter l’effet de stop and go.
Ces demandes sont soutenues par de nombreux acteurs du secteur. Il est encore temps d’agir pour éviter une catastrophe industrielle et environnementale.
Le combat continue !
Nous devons défendre le photovoltaïque, non seulement pour préserver les emplois et l’économie locale, mais aussi pour réussir notre transition énergétique. Ce secteur est un pilier de notre souveraineté énergétique et un levier essentiel pour lutter contre le changement climatique.
Je resterai mobilisé pour défendre cette filière et exiger des mesures concrètes auprès du gouvernement. Il en va de l’avenir de notre indépendance énergétique et de la réussite de notre transition écologique.
Revivez mon intervention au Sénat
J’ai directement interpellé le gouvernement sur cette question lors de la séance du 12 mars. Retrouvez mon intervention en vidéo et la réponse de la ministre chargée des Comptes publics.
🎬 [Regarder la vidéo]