Budget Bayrou 2026 : les plus riches épargnés, les autres sacrifiés

Alors que le gouvernement présente ses orientations pour le budget 2026 comme un « effort collectif », les mesures annoncées dessinent une tout autre réalité : celle d’une rigueur brutale qui touche toujours les mêmes. Derrière la promesse d’un redressement des comptes publics, ce sont en vérité les classes moyennes, les classes populaires, les retraités, les fonctionnaires, les demandeurs d’emploi et les collectivités locales qui se retrouvent en première ligne, pendant que les plus fortunés et les grandes entreprises sont épargnés.

Une rigueur pour une majorité mais pas pour les plus riches

Au moment où l’INSEE annonce qu’il n’y a jamais eu autant de pauvres en France, 10 millions, le plan de 44 milliards d’économies repose sur une série de décisions qui vont obligatoirement faire baisser le pouvoir d’achat de millions de Français.

Une année dite blanche durant laquelle les pensions ne seront pas revalorisées, les salaires des fonctionnaires resteront gelés, et les aides sociales comme les allocations logement, le RSA ou les allocations chômage ne suivront pas l’inflation et 2 jours fériés seront supprimés.

À cela s’ajoute le gel du barème de l’impôt sur le revenu, qui va faire entrer dans la fiscalité directe de nombreux foyers modestes jusque-là non imposables.

Et pendant ce temps ? Aucune remise en question des allègements fiscaux pour les grandes entreprises. Aucune contribution supplémentaire exigée des ultra-riches, pas d’impôt sur la fortune, pas de taxe sur les superprofits, pas même une révision sérieuse des niches fiscales injustifiées.

Une politique inefficace qui menace la relance

Ces orientations budgétaires ne sont, en réalité, que le fruit d’une stratégie politique inefficace. Depuis 2017, les gouvernements successifs ont consenti plus de 60 milliards d’euros de baisses d’impôts chaque année, principalement au bénéfice des plus aisés et des grandes entreprises. Cette orientation politique est fondée sur la théorie du « ruissellement », supposée encourager l’investissement, relancer notre économie et générer des emplois. Or, les effets escomptés ne se sont malheureusement jamais concrétisés !

La croissance reste fragile, les inégalités se creusent, la pauvreté augmente et l’emploi demeure marqué par la précarité. Dans le même temps, la dette publique s’est envolée. Ce n’est donc pas une fatalité budgétaire qui impose l’austérité, mais bien les conséquences d’une politique économique inefficace et injuste menée depuis 2017 et les leçons n’ont pas été tirées.

Dans ce contexte, réduire massivement les dépenses publiques sans agir sur les recettes, c’est affaiblir notre capacité de rebond économique. C’est rogner sur les investissements d’avenir, sacrifier l’ambition écologique, précariser les services publics essentiels et affaiblir davantage la consommation populaire qui fait tourner l’économie réelle.

Des collectivités locales au bord de l’asphyxie

Le budget 2026 porte un coup particulièrement sévère aux collectivités territoriales.

Après un effort de 2,2 milliards en 2025, il leur est demandé de contribuer à hauteur de 5,3 milliards supplémentaires. Mais selon les chiffres du Comité des finances locales, la facture réelle avoisinerait plutôt les 10 milliards, une fois intégrés tous les transferts cachés et les baisses de crédits. Pour des communes, des départements et des régions déjà exsangues, c’est une mise en danger directe de leur capacité à agir au quotidien.

Les conséquences sont concrètes : ralentissement des projets d’infrastructures, recul des services publics de proximité, réduction des aides aux associations, au tissu culturel, à la transition énergétique ou à la vie locale. Autrement dit, une nouvelle fracture territoriale qui s’aggrave.

Pour un budget plus juste et équitable

Un effort est nécessaire, personne ne le conteste. Mais il doit être équitablement réparti. Il doit épargner les plus fragiles, préserver les services publics et s’accompagner d’une vraie politique de justice fiscale.

C’est tout le sens des propositions faites par le groupe des sénateurs socialistes : réforme des niches fiscales inefficaces, rétablissement d’un impôt sur la fortune, taxe Zucman sur les très grandes fortunes, contribution accrue des grandes entreprises.

Plus que jamais il est urgent d’agir afin que le budget 2026 ne replonge pas le pays dans l’austérité des années précédentes, en faisant peser l’essentiel des efforts sur celles et ceux qui subissent déjà la crise.

Je serai pleinement mobilisé au Sénat pour préserver les retraites, renforcer les solidarités, protéger les services publics et exiger un effort équitable de la part de tous, y compris des plus fortunés. Parce qu’on ne redresse pas un pays en affaiblissant ceux qui le tiennent debout.

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